Podcast
Design & art
17.9.2020
Perturbation continuum temporel
16 minutes
Temps d'un café
Les designers sont-ils méchants ?
Les designers sont-ils méchants ?
Mathilde Maitre
Note : Ce contenu a été créé avant que Fabernovel ne fasse partie du groupe EY, le 5 juillet 2022.

Dans cet épisode, notre directrice design Mathilde Maître explore et raconte l’histoire du design, discipline et philosophie fondatrices chez Fabernovel, pour y trouver les réponses aux enjeux actuels de la conception et de l’innovation, au premier rang desquels les questions de la responsabilité et du raisonnable.

D : Bonjour Mathilde, bienvenue, je suis ravi de t’accueillir ce matin ! Alors pour commencer je crois que tu as un texte que tu souhaites nous lire - qui éclairera nos auditeurs sur le titre intriguant de cet épisode “faut-il être méchant pour être designer ?”

M : "A présent tout le monde dit que je suis très méchant, tous disent que je suis vraiment méchant parce que je suis designer, tous disent que je ne devrais pas exercer ce métier – que je suis mauvais –, tous disent que si quelqu’un exerce ce métier, c’est au mieux onirique. Tous disent que le designer a « comme seul et unique objectif de s’inscrire dans le cycle de production/consommation ». Tous disent que le designer ne réfléchit pas à ce qu’est la lutte des classes, qu’il ne sert pas la cause des gens, et qu’il travaille au contraire pour le système […] et que le système le mange, le digère et ne s’en porte que mieux. Il engraisse même. Tous disent qu’il n’y a rien à faire, qu’être designer serait comme un horrible péché originel et qu’une fois qu’on l’a commis, il est en nous pour toujours. Ils me désignent comme le coupable de tout ce qui ne va pas."

D : C'est beau ! Qui est l'auteur du texte ?

M : L'auteur de ce texte est le designer italien Ettore Sottsass, il a écrit ce texte en 1973. Il est alors depuis quelques années le designer en chef de la marque Olivetti, qui fabrique notamment les machines a écrire et d'autres matériels pour la bureautique. Etorre Sottsass va complètement révolutionner l'approche de cet appareil et la machine à écrire qu'il imagine et qu'il baptise Valentine est aux couleurs pop et notamment rouge, elle est portable, alors qu'à l'époque tout le matériel bureautique est plutôt gris et très encombrant. Donc il va donner un gros pied dans la fourmilière avec cet objet, plus en phase avec la société des années 60. Ettore Sottsass prend part au groupe Antidesign, dans les années 70, un groupe qui se monte en réaction à la société de consommation. Donc il écrit ce texte dans lequel il incarne ce designer martyre et il va tourner en dérision la situation et redéfinir l'engagement social et politique du designer.

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Écoutez le podcast pour découvrir ce sujet en entier.

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