
Le 4 avril 2022, le troisième et dernier volet du rapport du GIEC sur le climat nous engage à agir collectivement pour limiter le réchauffement climatique. Un sursaut que l’écosystème innovant des startups semble avoir déjà eu, dans un imaginaire collectif. Pourtant, les efforts nécessaires demandés par le GIEC paralyseraient une grande partie de ses acteurs. Entre hésitations et initiatives inspirantes : comment les startups passent-elles aujourd’hui à l’action ?
« Lorsqu’on interroge l’écosystème sur le sujet, on réalise que beaucoup d’actions ont été mises en place (…) mais bien qu’elles soient visibles, leur impact n’est pas toujours à la hauteur des attentes formulées » observe Estelle Delahaye, Responsable de l’Impact à France Digitale. D’après elle, si l’on peine à adopter des schémas plus vertueux, c’est avant tout parce qu’on les connaît mal.
Mise en place de poubelles de tri, sélection consciente des équipements mobiles, nomination d’un référent environnemental au plus haut niveau hiérarchique d’un projet : les initiatives déployées doivent souvent leur performance à la culture d’une startup, plus qu’aux moyens mobilisés pour les développer. Bien choisir ses leviers de transformation et le faire de manière éclairée, c’est aujourd’hui le défi initial des acteurs de l’innovation qui souhaitent interroger leurs pratiques écologiques.
Selon l’approche choisie, nous avons identifié trois grandes catégories d’acteurs :
« Depuis le rapport du GIEC, le sujet n’a pas profondément agité l’écosystème startup » rapporte Estelle Delahaye. Pourtant, si la sortie du rapport n’a généré que très peu d’échanges à forte valeur ajoutée en interne, elle a été une aubaine pour le marketing viral. Des appels à l’action en passant par les questions qui invitent à la discussion : certains — sans doute avec les meilleures intentions — n’ont pas hésité à transformer cette annonce en un levier d’attractivité, pour de nouveaux investisseurs ou de nouveaux talents.
Alors comment démêler cette communication de l'action concrète ? Et qui sont ces « précurseurs » desquels on peut s’inspirer ? Aujourd’hui, pour aborder la question de la RSE de manière satisfaisante et à l’échelle de son projet, quelques pistes sont à considérer :
Questionner et rationaliser la question écologique pour faire évoluer ses positions graduellement et selon sa propre situation, considérer une labellisation ou toute forme d’achèvement comme un moyen et non comme un objectif : voilà les pistes qu’il faut considérer pour favoriser le développement de dynamiques plus concrètes.
En faire un sujet pragmatique et une opportunité de différenciation dans des secteurs extrêmement concurrentiels — notamment pour augmenter son attractivité auprès des talents — c’est cela qui a permis aux startups à impact de mettre en place des modèles d’action efficaces. À l’image de Contentsquare qui a nommé un CIO et créé la ContSquare Fondation. Ou encore de Payfit, qui a choisi d’engager un expert pour structurer les initiatives engagées par ses salariés à travers leurs projets. Et même Ynsect, dont le co-fondateur et ex-COO est devenu CIO, afin d’enrichir le projet d’une véritable vigilance écologique à chaque étape de la conception des biens et des services.
Qu’elles viennent des strates les plus stratégiques ou qu’elles soient impulsées à l’échelle d’un collaborateur précurseur, les initiatives qui font la genèse des démarches RSE sont multiples et à la portée de chacun. Aussi il n’appartient qu’à nous de nous en saisir et d’en faire de formidables leviers de création de valeur !