‍Laboratoires pharmaceutiques : pourquoi est-il urgent de penser le temps long de son organisation ?‍‍

Par Pierre Boullier, Head of Healthcare pour EY Fabernovel et Thomas Baron, Learning & Development Country Lead pour Takeda

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Avec Thomas Baron, nous aimons débattre.

L’un des enjeux qui nous anime le plus est celui de l’évolution de l’organisation des laboratoires pharmaceutiques.

Au fil des dernières années nous avons observé les grands et petits bouleversements des laboratoires pharmaceutiques et au moment où l’attractivité de l’Europe en matière d’investissement décroît, nous tirons 4 constats :

1. 🔬 La pression constante sur les marges combinée à une réglementation de plus en plus forte pèsent sur le futur d'un secteur à qui on associe pourtant la capacité à être garant de notre souveraineté en matière de santé.
2. ⌚ Le second constat paraît de prime abord plutôt positif : le secteur santé est de plus en plus perméable aux technologies et modèles d'organisation d'autres secteurs. Hélas, cela se traduit souvent par plusieurs impacts encore mal maîtrisés dans les laboratoires pharmaceutiques. Obsession de la mise en place de l’agilité sans recul sur son modèle de management, acquisition de nouvelles technologies mais dont l'utilisation ne permet d'aboutir qu'à des approches limitées en matière de data par manque de ressources ou par aversion au changement, etc. 
3. ⏰ À ces deux premiers constats s’ajoute une forme d’injonction paradoxale. D’un côté, il faut fournir des résultats à court terme permettant de réagir aux mutations (technologiques, organisationnelles, sociétales, etc.) et de l’autre, il faut voir loin pour anticiper l’évolution de l’écosystème de santé dans son ensemble.
4. 🕯 Enfin, dernier défi de taille : les compétences deviennent de plus en plus rapidement obsolètes et difficiles à trouver.

Cela entraîne une inévitable course aux talents, dont l’intensité ne cesse d’augmenter entre les laboratoires. Cette course aux compétences manquantes est trop souvent adressée par une vision pansement ou « réactive » de la formation en réponse à un gap déjà existant. 

Trouver des solutions

Face à ces défis — pression / mutation / performance / compétences, une question majeure se pose : comment adresser ces problématiques de manière systémique ?

Avec Thomas, nous sommes convaincus que penser les compétences des collaborateurs dans le temps long est la clé pour permettre aux industriels de santé de faire face à ces défis incessants.

Penser le temps long c’est d’abord se regarder à l‘instant T, savoir d’où l’on part puis se lancer dans l’identification des mutations à venir et enfin les traduire en trajectoires organisationnelles et en investissements programmatiques notamment en matière de compétences. Explosion des digital therapeutics, aide à la décision de traitement ou encore massification des données en vie réelle sont autant de mouvements majeurs du secteur qui doivent impulser le développement de compétences nouvelles et modèles organisationnels durables et performants. 

Alors comment lutter contre l’inertie, ou des modes de gouvernances globaux parfois inadaptés aux enjeux locaux ? Comment embarquer son organisation autour de ces questions parfois difficiles ? Comment reskiller / upskiller les équipes et quelles compétences seront les plus stratégiques demain ? 

Autant de questions à se poser pour imaginer un avenir mieux maîtrisé.

Du sens et une culture forte

Sans parler de recette miracle, il existe des solutions simples pour construire des compétences et donc des organisations qui permettront aux laboratoires de devenir de véritables leaders des enjeux de demain (IA générative, real-world evidence, digital therapeutics, nouveau modèles de valeur…). Avec Takeda France, nous avons par exemple déployé une plateforme à destination de tous les collaborateurs permettant de trouver l’ensemble des passerelles disponibles entre les métiers, mais également son parcours de formation personnalisé en fonction de son profil métier et ses recommandations de développement pour évoluer d’un métier à l’autre. Et ce, intégralement disponible pour toutes les équipes. Une réelle opportunité de projeter les individus dans la durée et d’accompagner le développement des compétences qui leurs seront clés demain pour garantir leur employabilité. 

Penser le temps long c’est finalement redonner du sens au travail de ses équipes, faire de sa culture et de son modèle des avantages compétitifs, au risque de manquer le virage majeur de nos systèmes de santé.