Pour un partage du petit électro-ménager
Start-up Les Biens en Commun
Lors de l’ouverture de l’EY impACTlab, le 25 septembre 2023, nous avons donné la parole à des dirigeants de jeunes pousses. Car notre lab est un écosystème accueillant qui favorise les connexions entre entreprises, acteurs publics, experts du développement durable, start-up… Son ambition : accélérer la transformation de votre organisation vers un modèle plus durable.
3 QUESTIONS à Yann Lemoine, président des Biens en Commun
Depuis 2021, année de création des Biens en Commun, Yann Lemoine propose une solution vertueuse : elle permet de mutualiser les appareils domestiques pour quelques euros. Un concept de partage unique en son genre.
À quelle problématique répondez-vous ?
Comment faire en sorte qu’en 2050, dix milliards d’êtres humains vivent de manière décente, paisible et durable sur cette planète ? Le partage est une réponse intéressante. Elle permet aux gens de continuer à avoir accès aux produits convoités tout en réduisant leur production. Mais si c’est contraignant, c’est difficile de faire adhérer à ce type de mutualisation. D’ailleurs, ni le partage d’objets entre voisins — avec ou sans appli — ni la location en magasin ne sont populaires…
Quelle solution proposez-vous ?
Inspirée de la location de vélos en libre-service, notre solution s’applique aux petits équipements du quotidien — électroménager, divertissement, bricolage, jardinage… Nous installons ces produits via des casiers connectés, dans des lieux de vie : halls d’entrée de résidences, entreprises, commerces, bâtiments publics. Les utilisateurs ont accès à ces équipements via notre application. Ils peuvent les réserver à partir de 1 € de l’heure ; 5 € la journée. Nous réfléchissons à un abonnement accès illimité. Nous nous occupons de l’achat, de la mise en service, de l’entretien, de la gestion utilisateurs, etc.
Le gestionnaire du lieu finance l’installation initiale, via un paiement unique lors de la mise en service ou lissé sur deux à cinq ans. Ensuite, la location des particuliers rentabilise chaque site. Nous nous engageons sur cinq ans de service. Pour les produits proposés à la location, nous travaillons avec Seb, Leroy-Merlin, Boulanger, Stihl… À terme, j’aimerais collaborer avec mes partenaires à l’éco-conception d’une gamme dédiée au partage.
Depuis au moins un an, quatre résidences étudiantes fonctionnent, soit plus de 1 500 locations. À la clé, un taux de satisfaction client très élevé. Et ni vol ni dégradation à signaler. Nous venons d’équiper six sites, dont un magasin Boulanger et une entreprise. Et de lever des fonds. L’équipe se structure, avec des profils expérimentés qui ont envie de mettre leur expérience et compétences au service d’un projet à impact fort… Une case reste à cocher : un premier contrat de déploiement sur un périmètre important.
Résumez-nous votre engagement
Le modèle actuel, basé sur la production de masse et l’investissement privé, va se briser contre le mur social et environnemental, j’en suis convaincu. Voilà pourquoi je porte ce projet ambitieux qui peut changer nos façons de consommer à une large échelle.Sinon, je ne me serais pas engagé dans cette aventure. Je veux un jour pouvoir regarder mes enfants en face sans avoir à rougir !
La valeur ajoutée de la solution Les Biens en Commun
Inspirée de la location de vélos en libre-service, cette solution de partage du petit-électroménager présente les mêmes avantages que ceux relatifs à la propriété : garantie de trouver l’équipement recherché ; ultra-proximité ; disponibilité 24 heures sur 24, autonomie et bon fonctionnement. Les utilisateurs bénéficient aussi de la mutualisation — accès à plus de produits, de meilleure qualité, pour moins cher, sans s’encombrer. Systémique, cette solution peut être essaimée, depuis la maison mère, à travers tout le territoire. Des structures locales de type coopératif peuvent la diffuser.
« À terme, j’aimerais travailler avec mes partenaires à l’éco-conception d’une gamme d’appareils domestiques dédiée au partage »