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30.11.2017
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Qu’est-ce que l’organisation en flux ?
Qu’est-ce que l’organisation en flux ?
Gilles Mantel
Note : Ce contenu a été créé avant que Fabernovel ne fasse partie du groupe EY, le 5 juillet 2022.

Quand il s’agit d’aborder des systèmes très complexes, mêlant tant les problématiques métiers que les contraintes de performances techniques, il n’est pas possible de se contenter d’un travail intellectuel de spécifications. Il faut pouvoir rapidement faire émerger les difficultés inhérentes à la mise en production et à la volatilité des usages. Au demeurant, si l’on est trop empirique, les délais pour converger vers un produit satisfaisant s’étendront inexorablement.

Le besoin, cet obscur objet du désir.

Il a fallu quelques années pour prendre conscience d’un blocage majeur qui portait sur la notion de besoin. Classiquement défini au sein d’un cahier des charges, il s’avérait néanmoins surprenant qu’on puisse se charger d’expliquer un besoin qui pouvait très bien n’être exprimé que par une cible inconnue ou lointaine comme sa clientèle ou ses usagers. On partait donc d’un hypothétique point A et avec un peu de chance et beaucoup de migraine, on parvenait bon an mal an à un semblant de A’’ certes très complet sans vraiment savoir pour qui et pour quoi. Il est donc apparu que la seule pratique efficace était de mettre le produit entre les mains de l’utilisateur. Et ce avant qu’on ne se soit engagé dans un laborieux processus de développement, dans lequel toute marche arrière représenterait un échec cuisant compte tenu des efforts et des budgets déjà versés.

La théorie du vite, peu et bien...

Chez FABERNOVEL, nous la nommons Fast Design and Delivery. Mais vite, peu et bien traduit aussi la philosophie de notre approche. Vite, parce qu’il ne sert à rien d’attendre pour recueillir le besoin chez les utilisateurs cibles de l’entreprise, sauf si l’on tient vraiment à se faire dépasser. Cela va sans dire mais l’expérience montre que beaucoup attendent pour des raisons qui nous échappent encore. Peu est son corollaire. Il s’agit d’opter pour une direction à prendre et la valider. Il est donc inutile et prématuré d’enrichir une application dont l’objet ne sera peut-être pas bien accueilli. Dans un premier temps, le produit minimum doit permettre à l’utilisateur de témoigner de son intérêt. Bien est certainement le qualificatif le plus précieux. L’application, aussi petite soit-elle, doit être d’une qualité irréprochable, avec un très haut niveau de performance et d’exigence. Car un abandon et une désinstallation pour des raisons techniques ne renseignent pas ou trop peu, sur le besoin.

… à son application.

L’organisation en flux consiste d’abord à recueillir les principales contraintes fonctionnelles et techniques mais la ressemblance avec la méthode en cascade s’arrête là. L’équipe de réalisation, la Squad chez FABERNOVEL, réalise une conception sur les éléments les plus structurants. En effet, les aspects les plus coûteux, comme le dimensionnement de l’infrastructure ou la modélisation technique ne doivent pas pouvoir être remis en question. Au-delà, la progression se fait au fil de l’eau.

La Squad mène de front le travail de spécification, conception, réalisation et validation, qui sont autant de flux concurrents et parallèles. Concurrents parce qu’ils impliquent les mêmes interlocuteurs de la squad ; parallèles parce qu’il n’y a pas de phasage imposant une séquentialité. Régulièrement, le système est évalué en environnement de production afin notamment de révéler les phénomènes, couplés à l’infrastructure, qui ne pouvaient pas être suspectés en conception. Corrigés et adaptés, ces phénomènes viennent alimenter le flux de conception.

En mode pari (sommes-nous face à une réussite ou un échec de notre offre ? Devons-nous pivoter, poursuivre, améliorer ou abandonner cette voie compte tenu des premiers retours?), chaque flux peut ainsi être facilement contrôlé et régulé. On parlera ainsi de débit des flux, en s’assurant que le débit cumulé permet de bien livrer en continu en production et d’appréhender régulièrement les retours utilisateurs. Chaque succès permet d’augmenter le débit. Dans tous les cas, le coût investi reste maîtrisé.

L’organisation en flux se prête indéniablement au monde du digital. Elle se plie à cette accélération technologique en continu elle aussi, et surtout, offre un cadre d’approche des usages utilisateurs imprédictibles par nature. On ne recueille pas le besoin. On ne le devine pas non plus. On ne peut que le constater et rétroagir sur ses flux de production.

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